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Journal nuancé d'une belle mère

Mercredi 7 juillet 2010 à 22:57

Une petite dispute et môssieur me sort : "Je ne veux pas discuter de ça avec toi".
"Discuter de quoi ?"
"De l'éducation de mes enfants".

Ok. ça fait plaisir. Sois belle mère et tais-toi. Accepte les dans ta vie, chéris les comme si c'était les tiens, mais tais-toi.

Horrible impression que s'il gérait ma relation avec ses enfants de façon spécialement géniale, c'est parce que jusqu'ici, ils ne faisaient pas réellement partie de son quotidien.
Apparemment, ça va changer.
Reste donc avec ton éducation. Tes enfants.

Mardi 29 juin 2010 à 15:22

Je me suis dit que de la théorie me ferait du bien, alors, après en avoir lu beaucoup de bien un peu partour sur la toile, j'ai fait l'acquisition du "Complexe de la marâtre" de Catherine Audibert. Je vous dirai s'il a changé ma vie après l'avoir lu.

Sinon, je ne vais pas voir Zig et Puce pendant un moment puisque Madame Ex en a la garde tout juillet non-stop. Encore une aberration du système de garde : elles ne vont certes pas partir en vacances pendant tout le mois, donc pourquoi leur père ne pourrait pas les avoir juste un ptit week end au milieu ? Un week end pas obligatoire et décidé en fonction des disponibilités de la mère ... non, c'est trop demander ? Ha bon.

Y'a eu des larmes pendant ce dernier week end. Mais la justice a dit LE MOIS DE JUILLET CHEZ MAMAN - LE MOIS D'AOUT CHEZ PAPA. Donc on applique avec résignation.
Etrange vie de famille orchestrée par des inconnus, des lois, des principes.

Lundi 28 juin 2010 à 12:09

Il a décroché un cadre qu'on avait acheté ensemble, en amoureux, pour accrocher son cadeau de fête des pères à la place.
Sous mes yeux.
Il n'avait jamais fait ce genre de choses avant.

Mercredi 23 juin 2010 à 18:54

Voilà.
C'est oui.

Et c'est dur de devoir assister aux projets, à l'inscription dans la nouvelle école et dans les nouvelles activités, au probable déménagement, aux affaires qu'on change de maison ... en spectatrice.

Lundi 21 juin 2010 à 2:18

Et pourtant, les petits sont géniaux dans leur relation envers moi. Je le savais déjà mais je m'en rends encore plus compte chaque jour en lisant les témoignages que d'autres filles dans mon cas confient à leurs blogs.

Je n'ai jamais, au grand jamais, entendu le fameux "T'es pas ma mère".
On se bat pour me tenir la main quand on sort, s'asseoir à côté de moi au cinéma, faire équipe avec moi à Mario Kart, on me couvre de "Je t'aime", de "Tu es beeeelle" avec plein de e et ma collection de dessins gentils est impressionnante.
On raconte du bien de moi partout, on adore le fait de partager du temps avec moi et on râle limite quand papa annonce que je ne pointerai pas ma fraise ce week end.
... on ne m'obéit pas, mais ça c'est secondaire ...

Il y a bien évidemment le fait que ça soulage un enfant de savoir que le parent qu'il abandonne le dimanche soir n'est pas seul, qu'il y a quelqu'un pour prendre soin de lui. Et puis je ne suis pas pénible comme présence. Je joue tout ce que je peux, j'aide à ranger les chambres, je console les petits chagrins ... je suis quelqu'un de plutôt doux, patient, fantaisiste quand je le veux ... et je ne cherche à avoir aucune autorité sur eux. Un parce que je ne peux pas, n'étant pas du tout soutenue, deux parce que c'est vachement mal perçu, trois parce que j'ai pas envie de jouer aux flics, je suis loin d'être prête pour ça.

Mais y'a aussi leur caractère.
Ces deux petits bouts d'humains ballotés par la vie et par Papa et Maman, ou plutôt par leurs voitures respectives, font preuve de courage, de diplomatie et de compréhension. J'avais peur de les rencontrer, la première fois, parce que je me disais que des enfants accepteraient pas aussi facilement une étrangère entre leur père et eux, le fait que j'étais amoureuse de lui était-il suffisant comme prétexte pour faire partie de leur vie ?
Surtout quand il s'agit d'un père dont on est le plus souvent privé.
Mais à la place de ça, j'ai été tout de suite acceuillie et ensuite, réclamée. Je ne me lasse pas de m'émerveiller en entendant : "Alors, vous allez bientôt vous marier ?" alors qu'on a même jamais prononcé ce mot devant eux. Voir Papa épouser la Belle Doche, c'est être certain de l'avoir sur le dos pour pas mal de temps, c'est même un risque de les voir nous attribuer un machin gigotant qui va piquer leur attention. Alors quand des "Beaux-enfants" le réclament, ça veut bien dire qu'on est d'accord, non ?

Ils sont plus engagés que moi, les petits ...

Eux tellement en demande, moi tellement en retrait. Eux les confiants, moi qui meurs de peur.

Je me fais un peu l'effet d'une fille qui tomberait enceinte sans faire exprès à sa première nuit d'amour, qui courrait avorter, et qui croiserait à l'hôpital des nanas qui sont en essais depuis des années et qui se damneraient pour avoir un positif sur leur test.

Je me dis parfois que je suis vachement ingrate avec eux, avec la vie, avec toutes les autres gens qui entendent plutôt des "Je te déteste ! Je veux mon Papa/ma Maman pour moi tout(e) seul(e) !!!!" et autres joyeusetés. Avec la Belle Doche dont je lisais le post tout à l'heure, celui où elle explique, des larmes dans le clavier, que l'emménagement ça ne sera pas pour cette année non plus parce que sa Belle Fille la rejette.

Et puis. Zig et Puce pourraient certes avoir une Belle Mère plus ouverte, plus engagée, plus présente et qui n'utiliserait pas des prétextes bidon pour rester sous la couette. Mais est ce qu'ils en souffrent rééllement, passé la courte déception ? Je ne pense pas. Je suis sûre que non en fait.

Donc j'essaie de ne pas trop m'en faire pour eux. J'essaie. Je n'ai pas envie qu'ils aillent raconter à un psy dans dix ou quinze ans que leur vie a été gâchée par une marâtre.

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